Country Key Figures
7.3M
1.4M
Country Overview
Analyse des besoins
Les conflits armés ou intercommunautaires dans les provinces de l’Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika, Maniema et dans la région du Kasaï continuent à provoquer des mouvements importants de population. Les facteurs de risques de VBG sont principalement l’insécurité, les enlèvements, la prise d’otage et les affrontements entre groupes armés et entre groupes armés et forces régulières. En 2021, une recrudescence de cas de VBG a été notée. Entre janvier et septembre 2021, 74 275 cas de VBG ont été notifiés et pris en charge contre 43 054 cas en septembre 2020 soit une augmentation de 73 pour cent. Les femmes et les filles sont plus affectées que les hommes (94 pour cent contre six pour cent). La tranche d’âge de 18-59 ans est la plus affectée (55 pour cent) suivie par la tranche d’âge des moins de 18 ans 41 pourcent) puis des personnes de plus de 59 ans (4 pour cent). Cette tendance pourrait se maintenir en 2022 si les efforts de sécurisation et de la consolidation de la paix dans les zones affectées par les crises humanitaires ne sont pas renforcés. Les mouvements de population accentuent la vulnérabilité des femmes et des filles, les obligeant à développer des pratiques de survie qui sont une atteinte à leur intégrité physique et émotionnelle ainsi qu’à leur dignité humaine. Six femmes sur 10 déplacées ou retournées ont été contraintes à échanger des faveurs sexuelles contre du travail domestique ou champêtre pour subvenir à leurs besoins.185 Les violences sexuelles liées aux conflits restent très répandues. Soixante-cinq pour cent des cas documentés de janvier à septembre 2021 étaient attribuables à des groupes armés et 34 pour cent aux FARDC et à la police nationale congolaise. Malgré l’état de siège, la majorité des cas de violences liés aux conflits sont documentés en Ituri, dans le Nord-Kivu et au Tanganyika. La COVID-19 a eu un impact sur la capacité opérationnelle des acteurs de lutte contre les VBG. Pendant la période de confinement, le nombre de cas de VBG a augmenté de 28 pour cent. Il s’agit de cas de violences émotionnelles et psychologiques, d’agressions physiques, de grossesses précoces ainsi que de déni de ressources et d’opportunités. Bien que les femmes soient au-devant pour répondre aux besoins quotidiens des ménages, elles sont parfois exclues de la prise de décision et du contrôle du revenu des ménages à cause des normes sociales. Par conséquent, le nombre de cas de violences conjugales a également augmenté suite à la pandémie. Les femmes fréquentent moins les structures sanitaires de peur de contracter la COVID 19 et d’être éloignées de leurs enfants en cas de quarantaine.186 Les femmes sont exposées aux risques de violence lorsqu’elles se rendent aux champs ou pendant les activités de collecte d’eau ou de bois, surtout dans les zones de conflit ou de déplacement. La perte de moyens de subsistance, de revenus agricoles et le manque d’accès à l’alimentation sont souvent source de violence dans les familles. Les évaluations dans les 4 pôles humanitaires ont montré que des femmes déplacées ou retournées ont recours au sexe de survie pour répondre aux besoins du ménage et à leurs propres besoins. Cette vulnérabilité est renforcée par le faible statut de la femme, sa condition (handicap, grossesse ou allaitement, femme cheffe de ménage/ seule/vieille) et le poids des us et coutumes.187 Les exploitations et abus sexuels demeurent une problématique. Depuis janvier 2021, 3 pour cent de cas ont été rapportés principalement dans les provinces du Kasaï Central, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri, du Tanganyika et à Kinshasa.