Country Key Figures

397K

People in need of GBV assistance (HNO 2022)

112K

People targeted for GBV assistance (HNO 2022)

$ 4.21M

Funding Requirement (HNO 2022)

31.9%

Funding Coverage (HRP 2021)

$ 1.1M

Funding Received (HRP 2021)
Disclaimer: Disclaimer: 2022 Funding received & funding gap will be updated in mid 2022
Last Updated: 2022-03-07

Country Overview

Burundi

Population affectée

Au total, plus de 198600 personnes seront affectées dont 112456 seront assistées en 2022. Ce chiffre comprend 20561 PDI sur tout le territoire, 63317 rapatriés et 28578 autres populations vulnérables issues des communautés hôtes. Une légère augmentation des personnes dans le besoin suite aux déplacements causées par les montées des eaux et inondations sur les provinces littorales de Rumonge, Makamba et Nyanza-Lac. A cela s’ajoute les opérations de rapatriements projetées en cours et qui se poursuivront en 2022.

Les provinces particulièrement concernées par cette situation sont celles qui accueillent un grand nombre de rapatries et déplacées dont Bujumbura, Cankuzo, Muyinga, Rutana, Bubanza, Cibitoke, Ruyigi, Kirundo et Makamba

Analyse des besoins humanitaires

Les violences basées sur le genre continuent d’affecter la  population burundaise.  La frange la frange de la population la plus vulnérable, notamment les femmes et les filles, sont touchées de manière disproportionnée. Selon le rapport des statistiques. Ces dernières font face à plusieurs formes de violences basées sur le genre dont les violences conjugales sont en augmentation[1].  En outre, les déplacées, les femmes et les filles réfugiées qui rentrent chez elles continuent d'être exposées à la violence de leur partenaire intime, et manquent souvent de mécanismes efficaces de soutien communautaire et de connaissance des procédures légales disponibles pour faire face à ces risques.

Pour certaines femmes rapatriées, la principale cause de fuite vers le pays d'asile et de retour au Burundi était liée aux violences perpétrées par leur partenaire  impliquant - mais sans s'y limiter la violence psychologique,  l'agression sexuelle et le refus de ressources et d'opportunités. Cela, sans compter que la violence domestique, très répandue  est considérée comme normale et une affaire privée qui ne doit pas sortir du cercle familial[2].

Durant les mois de janvier à juin, 780 401 personnes ont été assistées et ont eu accès aux services de VBG contre 175 684 attendus en 2021. Parmi lesquelles 29 109 personnes ont eu accès à au moins un des services de prise en charge (médicale, psychosociale, juridique, matérielle y compris en kits de dignité ainsi qu’en hébergement protégé).

L’accès aux soins spécifiques suite à des violences sexuelles n’est que très partiellement garanti dans tout le territoire, la plupart des centres de santé n’ayant pas le personnel formé ni les médicaments adéquat pour prendre en charge les survivant-e-s. Les services de première urgence VBG (santé, psychosocial, mais aussi dans une certaine mesure juridique et socio-économique) sont difficilement accessibles dans les collines, distants et la qualité des services, notamment en terme de confidentialité restent un important défis.[3] Les systèmes de référencement restent faiblement établis et vulgarisés dans les communautés affectées.

Par ailleurs, l’avènement de la Covid-19 a aussi impacté  les capacités opérationnelles des partenaires humanitaires. Une enquête conduite par le sous-secteur VBG au Burundi montre une réduction de déploiement des services de prise en charge des survivant( e)s de VBG. En effet,  51 % des répondants croient que la réduction de services VBG est attribuable à des problèmes de financement. 27 % des prestataires de services estiment que c’est en raison de la stratégie des bailleurs de fonds axée principalement sur la réponse à la COVID-19. 11% des répondants pensent que la situation est liée à des mesures de restriction décidées par le gouvernement.  9% des répondants pensent que c’est à cause de la fin du projet et 2% d’entre eux pensent qu’il est lié à la délocalisation des services GBV vers un autre endroit.

L’insécurité alimentaire, les sècheresses dans certaines zones et les inondations dans d’autres ont non seulement  renforcé la précarité socio- économique des femmes et filles mais aussi ont augmenté les risques d’exposition aux violences sexuelles inclus, le viol, abus et exploitation sexuels, le trafic humain, sexe forcé pour la survie, mariage forcés, grossesses précoces,  violences domestiques, etc. Des efforts pour renforcer l’accès aux ressources financières est fondamentale pour améliorer le bien-être et le socio-économique des femmes et filles rapatriées ou déplacées en situation d’extrême vulnérabilité.

 En outre, les femmes et les filles déplacées comme réfugiées continuent d'être exposées à la violence économique. Des hommes estiment être en charge de décider pour les dépenses du foyer – sans demander l’opinion de leur(s) épouse(s). Ces désaccords peuvent mener à des conflits, notamment des  violences domestiques. 69 % des personnes en milieu rural considèrent que les femmes devraient obéir à son mari, contre 58 % pour les personnes en milieu urbain.[4]

Les structures communautaires jouent un rôle important dans la sensibilisation, référencement et réinsertion des survivants des VBG pourtant leur capacité reste limitée. Il est nécessaire d’accompagner et renforcer ces structures, tels que les Comités de développement familial et communautaire, les comités de  de Protection de l’enfance, les organisations communautaires de base, les mamans lumières, particulièrement dans les zones affectées  et a risques de VBG comme dans les Provinces de Bujumbura, Rumonge, Makamba, Ruyigi, Cankuzo, Kirundo.

Selon les évaluations conduites par les acteurs du sous-secteur VBG, les femmes et les filles des communautés déplacées continuent d’être exposées aux risques VBG lorsqu’elles collectent du bois et de l’eau dans des collines mais aussi lors de leurs visites aux latrines, qui ne respectent que très rarement les standards de base (séparées par sexe, éclairage, intimité avec un verrou, etc.), plusieurs familles dorment dans les hangars. Les enfants des communautés déplacées marchent de très longue distance pour se rendre à l’école, augmentant ainsi leur exposition à une myriade de risques VBG. Elles ont développé des stratégies pour faire face à ces risques notamment se déplacer en groupe de 5 personnes, faire leur toilette avant d’aller dormir. Cela, sans compter que l’accès limité aux matériels d’hygiène intime pour  les femmes et filles en âge de procréer. De Janvier-Juin 2021, 2507 les femmes et filles assistés sur un  total de 7000 femmes et filles dans les besoins de kits de dignité.

L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les femmes, filles adolescentes, les hommes dans les zones affectées par les situations humanitaires reste très limité. Les discussions menées par l’équipe du HCR avec les filles refugiées au sujet de l’hygiène menstruelle montrent un manque  d’informations sur la santé reproductive. Les adolescents et les jeunes sont confrontés à de nombreux défis qui mettent à mal la transition vers une vie d'adulte saine et productive. Le taux de fécondité chez les adolescentes demeure élevé, quoiqu’il ait connu un léger déclin (de 65 naissances pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans en 2010 à 58 naissances en 2016). Cela est en partie imputable à l’insuffisance des connaissances sur la santé sexuelle et reproductive en raison de l’intégration insuffisante des programmes d’éducation sexuelle aux adolescents et aux jeunes dans les curricula scolaires et au manque de services de santé sexuelle et reproductive destinés aux jeunes[5].

La pandémie COVID-19 a eu également des effets négatifs sur l’utilisation et accès aux services de planification familiale par les femmes et filles. En effet, en comparant la période (2019 et 2020), le nombre d’anciens acceptants a connu une diminution en 2020 variant de 0,3% pour les injectables à 89,0% pour les colliers du cycle.

Des efforts doivent faits pour renforcer les mécanismes communautaires de redevabilité et de plaintes dans les communautés affectées par la crise humanitaire. Par exemple les évaluations menées par UNFPA  dans les sites de déplacés de Gatumba et zones de retours montrent que les communautés s’adressent premièrement aux leaders comites, aux gestionnaires de sites, aux acteurs humanitaires afin de partager leur préoccupations. Par ailleurs, les participants aux groupes de discussions et entretiens n’ont pas la même sensibilité et le niveau d’informations sur la prévention contre l’exploitation et abus sexuels. Ils ne savent pas comment signaler les cas et quelles sont les situations constitutives de l’exploitation et abus sexuels. Ils ne savent pas non plus  comment soutenir la victime d’exploitation et abus sexuels (7 / 8 communes évalués).

L'absence d'un système standardisé de gestion des cas de VBG, qui garantirait une collecte d'informations sûre et conforme à l'éthique, est l'une des principales lacunes en matière de soutien à la réintégration des femmes et des enfants

Suivi de la réponse

Les efforts se poursuivront également pour renforcer l’identification et le suivi des incidents de VBG, en lien avec le système national existant. Cela sera renforcé par la collecte, le suivi des données quantitatives notamment les types de violence et tendances, les risques associés aux VBG ainsi qu’accès aux services afin d’avoir une bonne analyse de la situation de VBG

Depuis 2021, le  travail d’harmonisation a débuté dans le cadre du sous-secteur VBG. Des formations  ont été réalisées et des outils standardises ont été  développés (questionnaire des audite de sécurité, discussions avec les femmes, filles, hommes et garçons) et vulgarisées pour tous les acteurs VBG. Il existe à l’heure actuelle plusieurs systèmes pour collecter et suivre les incidents de VBG ce qui constitue un défi pour assurer la confidentialité des survivants, un plaidoyer est en cours pour harmoniser et renforcer le système national et se poursuivra en 2022.

 

[1]Initiative régionale de collecte des données, Rapport d’évaluation sur les violences basées sur le genre dans Bujumbura, Ruyigi, Cankuzo,Makamba,Kirundo, UNFPA, septembre 2021, page 12

[2] Etude sur les normes sociales en lien avec les violences faites aux femmes et filles, UNFPA, Mars 2021, page 10

[3] Idem, page 14

[4] Analysis of cultural barriers to women’s economic empowerment in Burundi, C-lever.org, Fevrier 2021

[5] Rapport annuel UNFPA 2020, page 6

Country Key Contacts

Billy Steve
Information Management Officer
UNHCR
Gervais Barampanze
Interim GBV sub-cluster coordinator,
Assistant Representative and Humanitarian Focal Point
UNFPA